Il n'y a plus rien...

Performance avec Maurice Jayet et Lydie Vadrot

3 Juin 2011 au Château de Virieu

« Dis donc Léo » « il n’y a plus rien » ?


Pour apprécier tous les ingrédients il faut les déguster l’un après l’autre.

D’abord, le cadre. Le Château de Virieu fait de force, de pouvoir et de culture. La cour d’honneur offre un écrin précieux à la performance. La création contemporaine de peinture et de danse, ce soir, trouve un écho dans le passé artistique avec Stéphanie de Virieu.


Ensuite, les mots. Longue litanie scandée sans repos où toute la vie est convoquée entre « l’enfer et la sécurité ». Léo Ferré nous exhorte « détourne toi du conforme et de l’inconforme » car « elle était belle comme la révolte... Elle s’appelait l’imagination ». Le public s’engouffre dans son appel « Ecoute, écoute... Dans le silence..., il y a comme un balancement maudit qui vous met le cœur à l’heure... ».


Après, la toile et la peinture. Maurice Jayet peint. La surface se couvre du mouvement des larges spatules qui ondulent. Il jette des éclats de noir, griffe les épaisseurs, adoucit les aplats, compose avec la matière, les mots et la danse. Le noir et le blanc ouvrent une fenêtre lumineuse dans l’univers de pierre.


Enfin, la danse. Lydie Vadrot crée le lien entre tous les éléments. Ses déplacements relient l’espace, le mot, la toile. Son corps se heurte à la tour, elle enlace la colonne. Sa main caresse la peinture, s’imprègne des couleurs. Ses trajectoires et ses immobilités rendent visible l’immatériel.


Nous avons vécu un moment unique, tissé de fils entre les arts, le patrimoine et la création d’aujourd’hui. Le public a partagé l’émotion, il a reçu et envoyé l’énergie qui nous porte tous, acteurs et spectateurs, et permet à l’œuvre d’exister. Certains ont découvert ou redécouvert ce monument historique qui ouvre ses portes aux expériences artistiques et aux partenariats.